Dans cet épisode, nous soulignons le centenaire de l’Aviation royale canadienne (ARC), ainsi que sa contribution à la sécurité mondiale. Nous nous entretenons avec Billy Flynn, un ancien commandant l’ARC, qui met en lumière les moments-clés de l’histoire de l’ARC, de sa formation à la Seconde Guerre mondiale aux progrès de la sécurité aérienne. Nous recevons également la Majore-générale, Jamie Speiser-Blanchet, qui est commandante adjointe de l’ARC. Elle nous partage sa vision sur l’inclusion des femmes et de la diversité dans les forces, de la formation continue des pilotes et du rôle évolutif de l’ARC dans le maintien de la paix dans le monde.
Angela Misri – Le son provient du Canadian International Air Show, qui met en scène des avions militaires, gouvernementaux et civils effectuant des figures et des routines impressionnantes dans le ciel. Plus d’un million de personnes assistent à ce spectacle chaque week-end de la Fête du Travail à Toronto.
Angela Misri – Ce spectacle aérien a été le premier contact pour plusieurs enfants avec l’Aviation royale canadienne (ARC). Mais comme vous pouvez vous l’imaginer, l’ARC en fait bien plus que sa simple contribution au spectacle. Ses débuts ont été très difficiles pour les pilotes.
Bienvenue dans cette troisième saison de Voyages dans l’histoire canadienne, un balado qui célèbre les moments-clés de l’histoire de notre pays. Je m’appelle Angela Misri. Cet épisode souligne le 100e anniversaire de l’Aviation royale canadienne ou l’ARC.
Angela Misri – Cette chanson s’appelle «Tous Unis, To The Skies». Elle a été écrite et enregistrée par la Musique de l’Aviation royale canadienne pour les célébrations du centenaire. Ils sont plutôt bons, n’est-ce pas? C’est parce qu’ils sont des musiciens professionnels.
Tous unis, to the skies,
Through adversity we fly.]
Angela Misri – 35 personnes font partie de la Musique de l’Aviation royale canadienne et elle fait partie de l’ARC depuis 1947.
Il est surprenant de constater que, à l’époque, un représentant des relations publiques de Vancouver a été chargé de mettre sur pied un groupe et… nous voilà aujourd’hui. Mais retournons un peu plus loin dans le passé pour comprendre comment l’ARC a construit sa flotte.
En 1909, un avion appelé le Silver Dart a survolé l’Ontario à titre de démonstration pour les Forces armées canadiennes. Elle ressemblait à l’un des avions des frères Wright de l’époque et c’est ce qui a donné le coup d’envoi. Pour les 15 prochaines années, le Canada investirait dans l’acquisition d’avion et préparerait le terrain pour ce qui allait devenir l’ARC. Le 1er avril 1924, elle est devenue officiellement l’ARC, mais sa flotte d’avion ne ressemblait en aucun cas à celle d’aujourd’hui.
Billy Flynn – En fait, il y a un siècle, l’aviation n’en était qu’à ses balbutiements. Et les avions, qu’ils pilotaient, étaient difficiles à piloter.
Angela Misri – Vous entendez, Billy Flynn, un ancien commandant et lieutenant-colonel de l’ARC. Aujourd’hui, il est pilote d’essai et expert en sécurité dans les spectacles aériens.
Billy Flynn – À l’époque, ils n’avaient aucune notion de sécurité, de notions de pilotage comme aujourd’hui. Ils avaient des taux d’accidents extraordinairement élevés. Vous deviez avoir de solides compétences comme pilote et beaucoup de chance.
Angela Misri – Billy raconte que l’armée de l’air s’est développée au milieu de la Seconde Guerre mondiale, les poussant à recruter très rapidement un grand nombre de pilotes.
Billy Flynn – La main-d’œuvre disponible était très jeune et sans expérience. Ils disposaient de très peu de temps pour former les pilotes comparativement à ce qui était attendu aujourd’hui.
Nous avons ensuite exposé ces pilotes à un risque de décès accru en les faisant combattre contre des pilotes de chasse ennemis très expérimentés. Il s’agissait de missions extrêmement dangereuses face à cet ennemi expérimenté, mais aussi face aux tirs antiaériens et aux tirs au sol. C’est pourquoi nous pouvons expliquer maintenant les taux de pertes extraordinaires subis par l’armée de l’air.
Angela Misri – À la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’était l’ère du jet en aéronautique, ainsi les avions pouvaient aller très rapidement. Mais il y avait toujours un écart entre les missions qu’ils avaient à faire et leurs compétences comme pilotes.
Billy Flynn – À travers ces missions, surtout au courant des premières années, c’était une vocation très dangereuse. Ils devaient être très compétents comme pilotes afin de maîtriser l’avion qu’ils pilotaient.
C’est horrible de dire ceci, mais, avec le recul, nous constatons que les pilotes ont eu un nombre similaire d’accidents que celui de l’ennemi. À l’époque, il s’agissait simplement de piloter les avions et d’essayer de les gérer.
Angela Misri – L’industrie aéronautique a évolué en incluant des mesures de sécurité améliorées sur tout type d’avion, dont les plus rapides et un système GPS pour mieux naviguer. De nos jours, nous avons accès à tant de technologies et d’informations, créant de nouveaux défis propres à notre époque.
Billy Flynn – Il s’agit d’un vaisseau spatial qui collecte des données, les avions de combat sont reliés les uns aux autres. Vous voyez tout depuis le poste de pilotage. Vous partagez toutes les informations entre les postes de pilotage de votre formation, les informations provenant des satellites et les informations transmises aux avions de patrouille qui se trouvent à l’extérieur, plus bas ou plus loin devant ou à de plus basses altitudes.
Les pilotes ont maintenant une quantité impressionnante d’informations et de données à gérer. Ce ne sont pas des pilotes comme à l’époque de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale, où il fallait vraiment piloter l’avion. Ils gèrent et manipulent des machines sophistiquées, capables de déceler tellement de choses, à des distances qui auraient été inconcevables à l’époque. Je terminerai en disant que les hommes et les femmes de l’ARC qui piloteront ces avions de chasse de cinquième génération feront preuve, j’en suis certain, du même courage, du même cran et du même caractère face au danger, tout comme les pilotes de chasse l’ont fait au cours des 100 dernières années d’histoire de l’ARC.
Angela Misri – Mais il est important de souligner que les femmes n’ont pas toujours été les bienvenues au cours de ces 100 années. En 1941, ils ouvrirent une division pour femmes, mais elles n’étaient pas autorisées à piloter. Elles occupaient des rôles administratifs et cléricaux. Il faudra attendre 1980 afin que les femmes pilotes soient autorisées par l’ARC à exercer cette fonction.
Beaucoup de choses ont changé depuis. La commandante adjointe de l’ARC est la Majore-générale, Jamie Speiser-Blanchet et elle s’est jointe à moi pour cet épisode.
Bonjour, Majore-générale, comment allez-vous?
Jamie Speiser-Blanchet – Je vais bien, merci.
Angela Misri – L’ARC a beaucoup changé au fil des 50 dernières années avec davantage de femmes qui se joignent à ses rangs, atteignant 20% aujourd’hui. Comment vous sentez-vous de faire partie de ce changement?
Jamie Speiser-Blanchet – C’est une excellente question. Je me sens bien. Quand on me demande, vous savez, ce que c’est d’avoir une mission. Je crois que ça me ramène à aujourd’hui et, qu’après de nombreuses années à l’ARC et à occuper ce rôle où je peux influencer le changement. C’est aussi quelque chose qui me comble.
Donc, j’ai tellement vu de changements au cours des trois dernières décennies de ma propre carrière. Je peux donc témoigner de ce qui a changé et, ainsi, apprécier tout le chemin parcouru depuis.
Je suis très heureuse de constater les progrès qui ont été réalisés en matière d’intégration des femmes dans les différents types d’emplois. Ils sont accessibles aux femmes depuis de nombreuses années. Mais aussi réellement de permettre aux femmes et aux autres groupes minoritaires de faire partie de l’équipe. Et je pense que c’est là que la véritable diversité nous est bénéfique. En effet, lorsque nous sommes en mesure d’intégrer différentes perspectives, provenant de personnes qui ne pensent pas nécessairement comme nous et ne nous ressemblent pas, nous pouvons en tirer un réel avantage. J’ai pu constater cette évolution qui continuera de s’améliorer pour le mieux. Il y aura toujours du travail à faire. Mais j’ai constaté des progrès et j’ai été très fière d’y participer.
Angela Misri – Piloter était considéré une activité dangereuse, mais l’industrie aéronautique a changé. Vous avez obtenu vos ailes en 1996 et vous vous êtes qualifiée sur l’hélicoptère CH-146 Griffon. Comment était-ce de piloter cet hélicoptère?
Jamie Speiser-Blanchet – C’était toujours très excitant comme aventure. Il est intéressant, quand on y pense, de se remémorer toutes ces années à piloter, on devient tellement habituée qu’on oublie souvent ce que peut représenter les premières fois, ainsi que l’excitation des premiers vols. Après quelques années sans piloter, et compte tenu des différentes responsabilités que j’ai eues, quand j’y repense, j’en conserve toujours un bon souvenir où j’ai éprouvé beaucoup de plaisir.
Il y a quelque chose d’assez unique d’être dans un hélicoptère, spécialement dans ce type d’hélicoptères et dans ce que nous faisons avec le Griffon en aviation tactique. Être capable de piloter à basse altitude, vous savez, tout juste au-dessus de la cime des arbres. Tous les vols n’étaient pas exaltants, c’est certain, mais plusieurs d’entre eux l’étaient tout de même. J’ai tout simplement de très bons souvenirs. Piloter est une passion qui m’habite toujours encore aujourd’hui.
Angela Misri – Pouvez-vous me le décrire? Fermez vos yeux et décrivez ce à quoi ressemble le Griffon.
Jamie Speiser-Blanchet – Bien sûr. C’est… Pardonnez-moi pour les chiffres, mais c’est un hélicoptère Bell. La désignation militaire est CH-146 Griffon. Donc, il s’agit d’un hélicoptère modifié fabriqué par la société Bell Textron. Il s’agit d’un Bell 412 en version civile. Le nôtre, utilisé dans l’armée, a été adapté. Je suppose qu’il est petit comparativement aux autres, mais ceux que j’ai pilotés étaient des hélicoptères verts en général. Pas vraiment comme ceux que l’on voit dans certains films sur le Vietnam, mais une version plus moderne d’un Twin Huey, si je peux effectuer cette analogie.
Donc, elle ressemble à un hélicoptère de l’armée. Au Canada, elles sont entièrement détenues et opérées par l’Avion royale canadienne. Mais certainement que les tâches que nous avions à accomplir avec ces engins étaient généralement pour supporter les efforts de l’armée. Ainsi, nous sommes l’équivalent de l’armée de l’air au Canada.
Angela Misri – J’imagine que c’est plus gros que les hélicoptères d’information que l’on peut voir en ville.
Jamie Speiser-Blanchet – Un peu, oui.
Angela Misri – Ouais, en effet.
Donc, ça prend plus que de la dextérité. Des mains, des pieds, des yeux et des oreilles. Cela requiert une excellente communication et une confiance à piloter un hélicoptère lors d’une mission. Pouvez-vous nous dire comment vous avez développé une telle confiance avec votre équipe?
Jamie Speiser-Blanchet – Absolument. C’est à la base de ce que nous faisons comme travail et l’un des fondements de plusieurs équipages. Comme nous l’avons mentionné, les hélicoptères sont munis d’un équipage. Ainsi, dans le Griffon, nous avons deux pilotes et généralement un ingénieur de bord et, dans certains hélicoptères, un technicien de recherche et de sauvetage. Et ce concept d’équipage est essentiel pour chaque mission.
C’est quelque chose qui est intégré et qui définit notre formation. C’est quelque chose qui émerge naturellement chez nous. Cela signifie toutefois que nous devons consacrer beaucoup de temps à pratiquer les tactiques, les techniques et les procédures pour nous assurer que tout un chacun comprend à quoi s’attendre afin de manipuler l’appareil.
Nous avons des modes de communication très spécifiques. Notre culture interne encourage vraiment la communication ouverte. Et certainement, tout niveau d’inconfort si quelque chose ne va pas ou, vous savez, simplement être capable d’alerter et de travailler ensemble pour résoudre n’importe quel type de situation. La confiance est primordiale, mais c’est quelque chose que nous mettons de l’avant en permanence.
Angela Misri – Et bien, en parlant de ce qui pourrait mal aller, qu’est-ce qui peut bien vous traverser l’esprit lorsque vous devez piloter dans des endroits dangereux?
Jamie Speiser-Blanchet – En fait, c’est l’une des raisons qui nous ramène sur l’importance de la formation. C’est la raison pour laquelle que, pendant l’entraînement, nous testons différentes mises en situation et scénarios afin de nous préparer à répondre avec agilité, au cas où ça n’irait pas bien. Le tout afin que ça devienne intuitif parce que d’autres facteurs viendront toujours influencer votre réaction et vos perceptions. Une grosse partie de cette formation vise à nous entraîner à devenir plus à l’aise avec des situations inconfortables. Je crois que c’est la meilleure réponse que j’ai à ce sujet.
Angela Misri – Vous formez-vous constamment ou est-ce que vous vous formez au départ et puis vous apprenez avec l’expérience?
Jamie Speiser-Blanchet – Donc, la formation se fait en continu. Tout le monde suit une formation de base pour apprendre à voler, à naviguer, à utiliser les instruments et à piloter l’avion en toute sécurité. Ensuite, lorsque vous évoluez et devenez qualifié sur un type d’aéronef spécifique. Il y a toujours de la formation à faire en continu. Il est primordial de continuer à s’entraîner afin de maintenir ces compétences à jour au fur et à mesure que l’on acquiert de nouvelles compétences ou que l’on acquiert de l’expérience, qui seront mises à l’épreuve dans le cadre de certaines missions. Mais la formation ne s’arrête jamais.
Angela Misri – Ouais, c’est ce que j’imaginais. J’aimerais vous demander de me décrire votre mission la plus gratifiante et, surtout, avec des détails. Dites-nous comment c’était d’y participer.
Jamie Speiser-Blanchet – Vous posez une bonne question parce que je ne suis pas certaine que je n’aie qu’une seule mission. Je ne crois pas que j’en aille une seule.
Définitivement, je peux vous partager les moments où je me suis le plus épanouie dans ma carrière et plusieurs d’entre eux se déroulent lors de mes vols. En fait, quelques-uns de ces meilleurs moments se sont déroulés à l’extérieur du poste de pilotage.
Angela Misri – Intéressant.
Jamie Speiser-Blanchet – Plusieurs moments me reviennent en tête pendant que j’y pense, mais l’un d’entre eux me revient plus clairement et c’est celui de mon premier déploiement opérationnel, qui était une mission de maintien de la paix avec les Nations Unies à Haïti. Ça s’est déroulé il y a plusieurs années, mais j’en garde un vif souvenir parce que c’était la première fois que j’ai pu comprendre ce que c’était d’être en service et d’être Canadienne. Le sentiment de servir son pays, vous savez, en étant à l’extérieur du Canada et de constater des besoins ici et là et de sentir que vous pouvez contribuer à une plus grande cause. C’est ce me revient en tête le plus lorsque je pense aux missions les plus épanouissantes que j’ai eues à faire.
Angela Misri – Et ceci s’est déroulé dans le poste de pilotage, n’est-ce pas?
Jamie Speiser-Blanchet – Pour cette mission, oui, j’étais en train de piloter l’hélicoptère Griffon. C’était le début pour cet hélicoptère. Et, en fait, c’était l’un des premiers déploiements internationaux pour lequel on utilisait cet hélicoptère.
Et ça signifie que je peux être très précise en ce qui concerne les vols en Haïti. Nous avons eu des opportunités très intéressantes en raison de la géographie du pays. Il n’y avait pas beaucoup de routes, de routes accessibles, vous savez, pour se rendre à certains endroits. Les hélicoptères étaient donc essentiels pour aider les soldats de la paix de différents pays à se rendre d’un endroit à l’autre. Il s’agissait donc plutôt d’un rôle de transport utilitaire. Cependant, il y avait, vous savez, des conditions de sécurité difficiles lorsqu’il y avait des protestations et différentes choses qui se produisaient. Nous avons servi dans différents contextes. Et c’était un environnement magnifique pour piloter. J’en garde donc d’excellents souvenirs.
Angela Misri – Vous avez mentionné brièvement ce que vous ressentiez lorsque vous avez réalisé ce que c’était de servir votre pays et le monde entier. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
Jamie Speiser-Blanchet – Je dirais que le déploiement à Haïti et, de façon subséquente, en Bosnie où j’ai piloté également. Plusieurs années plus tard, j’ai eu un autre déploiement au Koweït, où je n’ai pas piloté. Lorsqu’on a la chance de voyager à travers le monde et d’y vivre, on ne peut que constater la chance que nous avons d’être Canadien et de vivre au Canada.
Nous avons tendance à tenir pour acquise notre sécurité, qui est en fait un droit pour lequel nous nous battons aux Forces armées canadiennes. Elle fait partie de notre raison d’être. Faire partie de quelque chose et représenter mon pays à l’extérieur de ce dernier, cela me motive certainement.
Angela Misri – L’environnement sécuritaire mondial a donc changé au cours des 50 dernières années. C’est un euphémisme. Il change tous les jours. Quel genre d’adversité les pilotes de l’ARC doivent-ils affronter de nos jours?
Jamie Speiser-Blanchet – Cette question est énorme parce que vous avez totalement raison. L’environnement sécuritaire a changé. Les menaces que nous entrevoyons maintenant diffèrent profondément de celles avec lesquelles nous devions composer ces dernières années, je dirais. La technologie y joue un rôle important. Elle est complexe. Elle s’est modernisée, mais elle change complètement la façon dont nous devons planifier et conduire nos opérations, plus précisément à l’ARC.
Nous devons être conscients du retour de la concurrence entre grandes puissances. Nous sommes désormais engagés dans un conflit entre pairs ou être prêts à le faire. Cela signifie essentiellement s’engager contre un adversaire qui dispose d’une technologie semblable ou supérieure à la nôtre.
Et c’est ce qui a motivé l’ARC à se doter de moyens pour se moderniser. Nous avons des avancées dans notre développement. Beaucoup d’efforts ont été déployés dans le développement des forces pour savoir à quoi devrait ressembler l’armée de l’air dans l’avenir. C’est ce qui a entraîné des investissements, et des investissements importants. Ainsi, il s’agit de l’effort de modernisation le plus important que l’ARC ait connu, depuis la Seconde Guerre mondiale et, ce, en raison des menaces qui sont de plus en plus technologiques et modernes.
Ainsi, tous les facteurs, en partant de la technologie qui affecte le pilotage, l’environnement et la capacité à détecter le spectre électromagnétique jusqu’aux armes plus avancées, à la capacité d’éloignement, à la force meurtrière, tous ces facteurs sont nécessaires lorsque nous considérons les menaces modernes auxquelles nous sommes confrontés.
Et comme mentionné précédemment, il est facile de prendre notre sécurité pour acquis. Ceci demeure vrai. Nous en sommes très chanceux en tant que Canadiens et Canadiennes. Il existe également des menaces, qu’il s’agisse du déni des capacités spatiales ou d’autres menaces non cinétiques, telles les cyberattaques. Aussi, d’autres domaines qui existent réellement, mais qui ne sont pas aussi visibles et qui ne semblent donc pas aussi existentiels. Je pense que nous avons de la chance d’être dans cette posture. Cependant, nous ne devons pas nous asseoir sur cette prémisse.
Et cela influence notre planification qui est axée sur les concepts et les menaces, et qui nous incite à veiller à ce que l’armée de l’air soit en mesure d’assurer la sécurité et de protéger les Canadiens et les Canadiennes, notamment en dissuadant les adversaires de passer à l’action. Afin d’être efficaces dans nos mesures de dissuasion, nous devons montrer que nous sommes capables de contrer les actions de nos adversaires envers nous. Ainsi, c’est un environnement complexe. Plusieurs facteurs sont à considérer et j’espère que j’ai réussi à répondre à quelques-unes de vos questions.
Angela Misri – Je crois que oui. Je veux dire, je comprends que c’est assez complexe et qu’il y a beaucoup de choses à considérer.
J’ai une question à vous poser et qui n’est pas planifiée. Il y a une question que je me pose et qui est probablement générationnelle. Vous semblez un peu plus jeune que moi. Avec la hiérarchie… et comment on réussit à mobiliser des gens? Y avez-vous réfléchi?
Jamie Speiser-Blanchet – Absolument. En tant que commandante adjointe de l’armée de l’air, je suis responsable des politiques de gestion du personnel de l’armée de l’air. Cet élément est extrêmement important dans les Forces armées canadiennes en général. Selon moi, il est très important d’investir dans notre personnel, de l’aider à développer les compétences dont il aura besoin, non seulement pour être un bon leader et savoir quoi faire dans l’environnement moderne dans lequel nous évoluons tous. Mais aussi pour s’assurer qu’il dispose des aptitudes afin de faire face à l’adversité et aider ses subordonnés, ses coéquipiers et ses pairs à se développer également.
Nous consacrons donc beaucoup de temps à la gestion des talents et à la planification de la relève. Vous savez, c’est décrit de multiples façons. Néanmoins, nous travaillons très fort sur la structure de notre organisation afin que nos membres puissent s’y développer professionnellement.
Donc, ça pourrait être pendant les opérations ou comme pilote. La majorité des pilotes passera les premières années de leur carrière à peaufiner leurs compétences tactiques et à apprendre à utiliser efficacement l’avion auquel ils sont affectés. Par la suite, il sera très important de développer les compétences nécessaires pour pouvoir progresser dans d’autres secteurs de l’organisation, car nous devons nous assurer qu’ils disposent de tous les outils permettant à nos avions de voler.
Vous savez, en tant que pilotes, nous recevons beaucoup d’attention parce que nous pilotons des avions. Il faut bien plus que des pilotes pour s’assurer que les opérations de l’ARC puissent bien se dérouler et accomplir les missions dont elle s’est dotée.
Angela Misri – C’était incroyable. Merci beaucoup, Majore-générale.
Merci d’écouter Voyages dans l’histoire canadienne. Ce balado est financé par le gouvernement du Canada et est créé par The Walrus Lab. Cet épisode a été produit par Kirk Finken et a été édité par Nathara Imenes. Amanda Cupido est la productrice exécutive.
Pour plusieurs d’histoires sur les moments-clés de l’histoire canadienne et pour lire les transcriptions en français et en anglais, visitez thewalrus.ca/CanadianHeritage. Il y a aussi une version en français de ce balado, qui s’appelle Voyages dans l’histoire canadienne. Si vous êtes bilingue et que vous souhaitez en savoir plus, retrouvez-nous sur votre plateforme d’écoute de balados préférée.
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